L'Histoire est écrite par les vainqueurs

Tous ce que tu veux mon amour fit Alexandre qui s'apprêtait à faire sa demande, se ravisant alors


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Jeremya regarda Ratio du coin de l'oeil quelques instants avant de répondre.
Entendu.
Puis il ferma la porte, laissant de nouveau Ratio seul dans sa cellule.

Tu as le temps maintenant pour ... aller le voir ? Hésita-t-elle.

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Une fois seul dans la pièce, Ratio se laissa couler sur sa chaise et ferma les yeux. Dans sa gorge, il sentit se nouer un boule qui lui rappela une douleur profonde qu'il avait dans le cœur. Il se fit violence pour réprimer ce sentiment. Il ne pouvait pas craquer, pas maintenant, pas si près du but ! Pas maintenant ...

Tu peux marcher ? Demanda-t-elle soudainement inquiète, réalisant visiblement les blessures d'Alex.

Tes médecins vont m'en vouloir je le sens, ria-t-elle en s'accrochant à son cou, prête à décoler.

C'est au bord de la fenêtre, d'un coup d'aile soudain et Ely dans les bras qu'Alexandre décolla.

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30 minutes, c'est le temps que fallu à Alexandre pour arriver à la salle de Ratio. Rien que sa présence à la prison de haute sécurité lui faisait ouvrir toute les portes, c'est sans soucis qu'ils traversèrent le bâtiment escorté pour arriver à la cellule de Ratio. Il ne tapa pas à la porte, ni prit un temps pour rentrer, il y alla direct, la jambe boîtante. Il détestait qu'on le voit comme ça et essayait de cacher au plus cet handicap bien qu'il souffrait à s'en mordre les dents.

Devant la porte de la cellule, Ely aurait fait une crise de panique si elle n'avait pas la main d'Alex (très) fermement prise dans la sienne. Avalant lourdement sa salive, elle posa son autre main sur la poignée et l'enfonça. La porte s'ouvrit et dévoila une pièce bien grise mais pourtant très bien éclairée. Dans cette obscure clarté, trônait la table d'interrogatoire avec son sujet de l'autre côté. Au son de l'ouverture de la porte, il redressa légèrement son visage pour voir apparaître les deux.

Ce moment parut comme une éternité pour Ely. Son regard était ancré dans ses yeux mais l'inverse n'était pas vrai. Ratio pris le temps de l'inspecter elle et Alex, prenant la mesure de leur visite. Alors, il se redressa, s'appuyant de tout son dos à la chaise et basculant légèrement la tête sur le côté. Cette fois ci, son regard fusillait celui d'Ely. C'était ce regard, celui-là précisément qu'elle redoutait plus que tout. Il n'était pas meurtrier ou violent, bien au contraire. D'un calme impérial et d'une vérité horrifiante. Pour la première fois, elle le voyait sans son masque de professionnalisme qu'il revêtait pour chaque missions. Là, on pouvait les sentir, toutes les âmes qu'il avait fauché pour la "gloire de Rome". Assumé, véritable et honnête ... elle n'aurait jamais voulu voir l'intérieur réel de ses yeux.

Ce qu'elle redoutait était vrai, sans son amour elle se serait effondrée. Déjà qu'elle serrait fort Alex là elle s'y accrochait comme une arapède. Après quelques instants de tension, le tribun détacha finalement son regard vers Alexandre et entama lui-même la conversation.

Alexandre, salua-t-il, je devine qu'Ely et toi aviez quelques mots à me dire avant mon procès. Comment te porte tu ? Demanda-t-il d'un signe de tête vers sa jambe, ayant remarqué sa douleur.

Comment je vais.. fit Alexandre faisant quelques pas vers la chaise d'interrogatoire pour s'y assoir, mettant de côté la galanterie pour une fois. Il s'y assit lourdement, tendant sa jambe malade sous la table. Ce fichu Roi a trouvé le moyen de me faire chier même mort… Mais bon, mieux que toi. dit l'Empereur désolé de voir son ami dans cet état là, même si cela faisait partit de leur petite pièce de théâtre. C'est Ely qui voulait te parlait personnellement.

Il sourit et ricana un peu à la condition de son ami.

Effectivement il t'a laissé un beau souvenir d'Atlantide. C'est mieux qu'un bibelot touristique inutile je trouve.

Il tourna ensuite son regard vers l'arcanis, plus grave cette fois.

Et que me veux tu ?

La fille se figea un instant, s'approchant d'Alexandre sans s'asseoir, juste pour rester près de lui. Elle pris son courage à deux mains et ...

C'est vrai ? C'est vrai tout ce que l'on dit sur toi ? Que tu "nettoyais" même les nôtres ? Même nos camarades qui meurent à nos côté ?!
Evidement, répondit-il du tac-au-tac, pouffant de rire à la question, comme s'il la trouvait ridicule. Sérieusement, tu est venu jusqu'ici et a fais déplacé ce pauvre blessé, dit-il en montrant Alexandre, juste pour me demander de confirmer ce détail ?
Ce détail ?! Enragea Ely. Ce n'est pas un détail ! Ce sont nos camarades, nos amis ... dans l'arène ... tu sais l'horreur qui nous a traversé quand on a vu cette pile de cadavres brûlés ? On t'avais cru mort avec eux ... mais en réalité tu étais leur bourreau !

Le visage de Ratio paru soudainement dédaigneux.

Et alors ? Sérieusement ?! C'est après toutes ces années que tu te rends compte de ton métier ? Pathétique ... si tu voulais t'acheter un conscience il aurait fallu le faire avant de me demander de t'aider. N'oublie pas d'où tu viens. Tu es née pour faire un job, comme moi. Alors fais le ! Il appuya grandement sur ces mots. Le sale boulot quelqu'un doit le faire. Ce quelqu'un c'est nous. peut importe ce que c'est, même si c'est de lancer l'arme nucléaire sur des fuyards, finit-il en faisant allusion à la fausse accusation qui n'avait pas encore été rendue "officielle".

La petite arcanis senti sa gorge se serrer et sa voix lui manquer. Son visage se décomposait même si elle faisait tout pour garder la face. Même assis, Alexandre pourrait la sentir trembler. Le tribun avait tapé fort en mentionnant sa naissance en labo ... trop fort.